Gael-Germain GODONOU
3 min readNov 28, 2023

L’un des axes de travail avec mon psy est de réconcilier l’adolescent que je fus, le jeune adulte que j’étais et l’adulte que je suis devenu.

L’adulte craint le regard du jeune adulte et l’incompréhension de l’adolescent. Il a fallu prendre des décisions, me confronter au réel, faire des concessions. Bref, il fallait vivre.

Dans ce processus de travail sur moi, il me faut trouver des ancrages afin de faire les liens entre mes trois personnalités. Et ces ancrages, je les retrouve souvent dans la musique.

Alors aujourd’hui, je vais parler de musique, de ma musique urbaine béninoise.

La première définition de la musique que j’ai appris est la suivante : “La musique est l’art de combiner les sons d’une manière agréable à l’oreille”.

Mais la musique est plus que ça. La musique c’est un moment, un souvenir, un partenaire, une béquille, une nourriture, une émotion. Elle est gardienne des temps et reine des chronomètres.

Quand à la musique urbaine béninoise, elle est centrale dans la personne que je suis devenu. Elle était là quand je préparais mon bac. Elle était de mes soirées folles quand j’étais étudiant à Calavi. Elle était assise à mes côtés dans l’avion quand je quittais mon pays. Elle a marché avec moi durant l’hiver pour aller aux partiels. Elle me donnait de la force pour mes premiers entretiens professionnels. Elle fut une belle compagne lors de mes goumins et ma maitresse lors de mes réussites. Elle était omniprésente quand je tenais mon blog et mon site. Une part importante de ma force vient d’elle.

En écrivant ce texte, je repense donc à légendaire émission Ghetto Blaster sur LC2. Je pense à mes discussions enflammées avec François-André et Amos. Je me rappelle l’attente fiévreuse des dernières sorties sur voluncorp.com. Je me rappelle mes rodéos urbains avec Blaaz à fond dans le casque. Je me rappelle la claque collective lors de la sortie de Dirty du groupe Blazfem. Je me rappelle mon premier concert, celui de Diamant Noir avec Crédo. Je me rappelle mes débats avec Farris, Christian et Lionel sur la G89 ou Blizi. Et j’ai encore en mémoire certaines chansons du CCC ou d’Ardiess. Je sais comment Jeanne d’Arc-en-ciel d’Eray m’a aidé/m’aide à passer la fête des mères loin de la mienne. Et je suis fier d’avoir vu Cédric passer de Highness à Haya puis devenir DavidRepublic. De La fille du quartier à Souka Souka, de Destroyz à Jupiter, Ib est un exemple d’abnégation et de travail. Et chaque 30 mars, je me demande si le fils de Rim’K va bien.

Je peux aussi citer $@m, Sam Seed, Cruze AG, Big C, Shinny A, Shamir, 3è Monarchie, Jay Killah, Duce, Dibi Dobo, BMG Yari, 3K, AbBoss, FRD, Krtouch, 3K6, Ice, Offishall, Sokrates, Revers, Orpair, Kaysee, Mutant, Katana, Enighma, Fool Faya, Eraser, ADN, DRBX, Daron, Cyanogène, Yvan, Revers, Snake, Nova, Adek, Kaizah, Roccah, WP, Beezy Baby, Sergent Markus, etc. La liste est bien trop longue.

En me replongeant aujourd’hui dans ma playlist de musique urbaine béninoise, je suis beaucoup plus apaisé. J’entends l’enfant et le jeune adulte dire à l’adulte qu’ils sont fiers de lui, de son parcours, de ce qu’il est devenu.

J’ai envie de dire merci à tout ceux qui ont fait la musique urbaine béninoise. Du graphiste anonyme à l’artiste qui a eu le courage de “poser”. Et sachant que sans auditeurs, il n’y a pas de musique, je passe le salam à tout ceux, qui comme moi, ont saigné cette musique. Je nous aime.

J’ai aussi envie de dire merci à ceux qui étaient là avant et maintenant. Ceux avec qui j’ai ri et ceux qui ont pleuré avec moi. De l’école primaire protestante d’Aizandjokomè à Porto-Novo à Exail à Saint Germain en Laye, je vous aime. Vous avez contribué à faire de moi ce que je suis. Et où que vous soyez, j’espère que vous allez bien.

Et pour les miens qui seraient intéressés, ma bibliothèque est disponible ici.

Gael-Germain GODONOU
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Written by Gael-Germain GODONOU

Accessoirement financier ... comme le gâteau #YNWA

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